Par Judy Quinn
Comme d’autres auteurs du Quartanier, Éric Plamondon amène avec Hongrie-Hollywood Express un vent de fraîcheur dans le monde plutôt convenu du roman québécois. Replacée dans la littérature mondiale, cette œuvre n’est pas absolument nouvelle, Plamondon devant entre autres beaucoup à son maître Richard Brautigan, dont le titre de son ouvrage, qui fait référence à Tokyo-Montana Express. Il y a aussi un peu de Georges Perec dans ces listes, courts poèmes ludiques et autres descriptions de style journalistique qui forment les chapitres de ce livre atypique. Mais nous ne sommes pas en terrain très connu. Le roman – appelons-le ainsi, puisqu’il n’y a pas d’autres termes – construit au fil des pages une logique bien à lui, où le drame d’une existence est raconté dans un jeu formel qui le brise et l’aplanit.
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À part les quelques répétitions qui auraient pu être évitées – des détails de l’histoire de Weissmuller racontés plusieurs fois, sans élément nouveau –, le roman de Plamondon est une belle réussite formelle. Il montre aussi que l’on peut toucher au drame sans tomber dans le pathétique ou le cynisme.